Quelles approches pour gérer un collaborateur non coopératif au sein d’une organisation ?

La coopération : la clé de voûte de l’organisation.

L’organisation doit être considérée comme un tout, dans lequel chacune des parties joue un rôle décisif dans l’atteinte des objectifs de performance. Cette dernière n’est alors possible qu’avec une contribution sincère de chacun des membres de l’équipe. Lorsque l’un d’entre eux n’est plus coopératif, c’est l’ensemble de la chaîne de valeur qui est affecté, dont le maillon final est, bien entendu, le client. 

Pourtant, c’est un fait : certains collaborateurs ne coopèrent pas. Soit parce qu’ils n’ont pas été habitués, travaillant plutôt en solitaire, soit parce que la culture de l’entreprise n’y a jamais poussé, ou bien car ils n’en n’ont, tout simplement pas envie. Dans cette dernière hypothèse, une émotion sous-jacente telle que la frustration ou encore la colère peut résider.

Len Markidan, dans son article intitulé « How To Deal With Uncooperative Co-Workers« , considère que “l’une des compétences les plus importantes qui peut aider les managers à obtenir ce qu’ils veulent des autres est la capacité à comprendre les besoins des gens et à aligner leurs intérêts sur les vôtres”. La question clé ici étant : les valeurs. Quelles sont les valeurs de l’organisation (au sens d’entreprise) ? Quelles sont les valeurs personnelles de mon (mes collaborateurs) ? Et comment les aligner ?

Le pouvoir de l’empathie dans la coopération au sein de l’organisation.

Pour poursuivre dans le propos, la première étape indispensable reste la compréhension fine des motivations de l’autre à ne pas coopérer. En adoptant une posture sincèrement empathique, en posant des questions et en maintenant une écoute active, le manager pourra mieux comprendre les préoccupations réelles et les comportements probables du collègue non coopératif. Ceci ayant pour but d’arriver à mettre le doigt sur ce qui constitue le blocage initial.

Cette “faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent” (Larousse) nous amène à un autre questionnement : jusqu’où le manager doit-il aller pour comprendre les sous-jacents émotionnels de son subordonné ?

Savoir naviguer entre rationalité et émotion

Une autre technique serait l’approche par la rationalité. Certains individus sont plus réceptifs à une approche rationnelle qu’émotionnelle. Pour ces derniers, il est possible que le blocage coopératif vienne tout simplement d’une mécompréhension, voire d’un rejet, du “pourquoi” nous faisons la chose. Ce sera donc le moment de sortir votre plus belle capacité pédagogique.

En utilisant l’influence d’un point de vue rationnel, l’autorité hiérarchique directe sur ce collègue n’est pas nécessaire. La recherche d’une solution commune placée au-dessus des intérêts individuels permettra la création d’une relation plus large et plus fluide, impactant le reste des membres de l’équipe.

Dernière solution : l’usage de l’autorité contractuelle

Elle n’a pas toujours le vent en poupe toutefois, lorsque la situation l’exige (urgence des délais ou criticité du contexte), la remise du contrat de travail et de la fiche de poste au centre de la conversation devient nécessaire. Attention, elle n’annule pas les efforts de compréhension et de déblocage sur le long terme évoqués plus haut. Elle règle, temporairement, une situation à un instant précis, dans un but précis. Le véritable solutionnement long terme étant la compréhension des causes profondes de la non coopération et des éventuels différends à la racine.

La fiche pratique du manager : 

  • Montrez l’exemple : soyez coopératif, si vous voulez que les autres le soient.
  • Oubliez l’idée même de “représailles” : vous n’êtes pas là pour donner des leçons
  • Soyez conscient de vos actions et de vos limites en tant que manager : aucun subordonné n’acceptera sincèrement un feedback d’un manager qui n’applique pas ce qu’il prêche.
  • Soyez réceptif et empathique : vos subordonnés vous communiquent beaucoup d’éléments, que ce soit autant en verbal qu’en non verbal.
  • Ne vous adressez pas au cerveau de l’émotionnel : il ne comprendra pas et pensera que vous tentez de lui “faire la leçon”
  • Ne vous adressez pas au cœur du rationnel : il ne comprendra pas et pensera que vous tentez de le manipuler

Olivier KAMEL – Coach de managers

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